Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ? Cet article est comme le dernier article, très différent des habituels. En effet, ici je vais vous raconter le déroulement du siège de Gergovie. Celui-ci est l’un des plus connus de la Rome Antique car il mit un terme à la fameuse « invincibilité » de Jules César et de ses légions mais aussi il en montra les failles. Nous verrons donc le contexte, les moyens employés, les enjeux, le déroulement … Passons dès maintenant au vif du sujet et bonne lecture !
Les forces en présences
Avant de commencer, voyons qui prit par à ce siège. D’un côté, nous avons Jules César et de l’autre, un ancien combattant de César : Vercingétorix. L’armée du romain compte 6 légions soit entre 30000 et 35000 légionnaires et près de 10000 cavaliers Éduens. Du côté de Vercingétorix, il n’y a pas de trace de leur nombre ni de leur origine. On peut en déduire que même si différents peuples ont rejoint les rangs de Vercingétorix, la plupart étaient Arvernes. Concernant leur nombre, selon les dires de César, les gaulois recouvrés « la chaîne entière des collines ». On peut donc supposer que les gaulois étaient quelques dizaines de milliers.
Le contexte du siège de Gergovie
Vous n’êtes pas sans savoir que Jules César a commencé à conquérir la Gaule en 58 av J-C. Ainsi, il régnait sur la quasi-totalité de le Gaule en 53 av J-C et avait même entre ces deux dates, tenté de conquérir les terres de Bretagne et les terres outre-Rhin. En janvier 52 av J-C, cette occupation était mal vécue par certains gaulois, notamment par Vercingétorix : un jeune gaulois. Ce dernier décida de mener une révolte contre l’envahisseur. Au même moment, les Carnutes (peuple gaulois située dans l’actuelle Eure et Loire) massacrèrent les romains présents dans la ville de Cenabum (ville actuelle d’Orléans). De son côté, Vercingétorix devient chef des Arvernes (son peuple) et emmène aussi d’autres peuple gaulois dans sa révolution dont les Carnutes. César alors à Rome, eu vent de cette révolte. Il retourna donc en Gaule le plus rapidement possible afin de se confronter à son adversaire.
Vercingétorix voyant les légions romaines arriver et sachant que le combat au corps à corps n’était pas la solution, décida d’opter pour une autre stratégie : affaiblir les romains en les empêchant de se ravitailler, de se reposer … Il brûla donc toutes les villes aux alentours des romains afin de les enfermer dans une sorte de désert dans lequel il pourra les attaquer une fois affaiblis. Ce sera plus simple. Ainsi, plus de 20 villes furent réduites en cendre en l’espace d’une journée. Toutefois, Vercingétorix va commettre une erreur. En effet, à la suite des supplications des habitants de la ville d’Avaricum (actuelle ville de Bourges), il laissa celle-ci indemne.
Les romains en profitèrent et quelques semaines plus tard en mars 52 av J-C, ils prirent la ville. Cela leur permit de se ravitailler et Jules César laissa un peu de répit à ses légions. Par la suite, César décida qu’il était temps d’en finir avec ce téméraire gaulois et se lança à sa poursuite. Pour cela, il se mit en route vers Gergovie, là où se tenait Vercingétorix et les gaulois révoltés. Toutefois, un élément naturel séparait les gaulois et les romains : l’Allier. En effet, César avait suivi le cours d’eau pour redescendre chez les Arvernes sans traverser la rivière. Ainsi, les romains étaient à l’Est et les gaulois à l’Ouest de la rivière. Les légions romaines devaient donc traverser l’Allier mais elles ne pouvaient pas le faire n’importe où. En effet, l’eau froide de fin d’hiver et le poids des équipements auraient fait énormément de victimes.
La seule solution était donc les ponts enjambant l’Allier. Cependant, Vercingétorix le savait et fit donc détruire tous les ponts afin de bloquer les romains de l’autre côté. Jules César sachant que franchir la rivière était désormais impossible, continua de la longer, accompagné de ses légions. De son côté, Vercingétorix suivait de près les légions et était prêt à chaque instant à les affronter. Lorsque Jules César vit que Vercingétorix le suivait, il ordonna à une petite partie des romains de faire demi-tour et d’aller construire un pont. Le reste continua d’avancer afin de faire diversion. Une fois le pont terminé, tous les romains firent marche arrière et traversèrent l’Allier par le pont nouvellement construit. Vercingétorix se retrouva face à l’armée romaine, dans une plaine, le terrain le plus adapté à l’armée romaine. Il n’a donc pas d’autres choix que d’aller se réfugier sur le plateau de Gergovie.
Les enjeux
Ce siège avait énormément d’enjeux, aussi bien pour les gaulois que pour les romains. En effet, pour les gaulois, cela permettrait de prouver que l’armée de César ne serait pas invincible et qu’elle pouvait donc être vaincue. Aussi, cela conforterait probablement d’autres peuples gaulois à se soulever face à l’envahisseur. D’ailleurs à ce moment-là, plusieurs peuples commençaient à ne plus supporter la présence romaine. Enfin, pour Vercingétorix, il aurait le pouvoir sur les gaulois et surtout il serait connu comme ayant vaincu César.
Du côté des romains, une défaite laisserait apparaître leurs faiblesses et aurait conforté les gaulois dans l’idée d’un soulèvement. Cela aurait donc des effets extrêmement néfastes pour l’Empire romain. Enfin, pour César, connu comme un excellent conquérant, cela baissera son estime vis-à-vis des romains. Finalement, la défaite était hors de question pour chaque partie, les conséquences étant trop importantes.
Le siège de Gergovie
Le lieu
Avant de voir le déroulement du siège, voyons où il s’est déroulé. Tout d’abord, il faut savoir que le lieu exact du siège est fortement controversé et beaucoup d’avis diverges. En effet, trois lieux sont proposés : les « Côtes de Clermont-Chanturgue, le « Plateau de Corent » et le « Plateau de Gergovie ». Actuellement, personne ne sait réellement quel lieu est le bon. Toutefois, le site « officiel » est le « Plateau de Gergovie », situé au Sud de Clermont-Ferrand.
Le déroulement
Maintenant, intéressons-nous au déroulement du siège. Suite au franchissement de l’Allier par les légions romaines, ces dernières doivent marcher pendant quelques jours avant d’arriver au lieu où les gaulois se sont retranchés. Arrivé au pied du plateau, César décide de construire un camp et de faire ravitailler ses légions afin de se préparer au siège. Toutefois, afin d’être le plus proche possible de l’ennemi, le romain, à l’aide de deux légions prend de nuit une colline appartenant aux gaulois et y installe un petit camp. Il fait ensuite creuser un double fossé afin de sécuriser le lieu.
Par la suite, Jules César apprend que les 10000 Eduens censés lui venir en aide commencent finalement à s’opposer à lui. Il est donc contraint de venir à leur rencontre. Il emmène donc 4 légions avec lui, ne laissant que deux légions aux camps. Une fois arrivé sur place, il convainc la plupart des Eduens de le suivre. A ce moment, il apprend que les romains restant se sont fait attaquer de nuit. Heureusement pour eux, ils ont réussi à garder le camps et à repousser les gaulois. César revient donc le plus rapidement possible aux camps.
A son retour, il remarque que les gaulois se sont réunis sur ordre de Vercingétorix d’un côté du plateau. Il cherche donc à faire croire à son ennemi qu’il va attaquer sur ce même front. Il envoie pour cela à l’aube plusieurs escadrons de soldats dont le but est de faire le plus de bruit et d’attirer l’attention (de son côté, il reste près du camp avec une légion [la légion X]. D’un autre côté, une légion s’est postée dans un bois, cachée des gaulois. En réponse, les gaulois se concentre à cet endroit afin de se préparer à attaquer. Pendant ce temps, César envoi trois légions dirigées sur l’oppidum, là où les troupes gauloises sont faibles. Les Eduens quant à eux sont envoyés entre les trois légions et les escadrons.
De leur côté, les gaulois comprenant que les quelques escadrons de romains envoyés ne sont qu’une diversion, reviennent à l’oppidum et attaquent les trois légions. Voyant le retournement de situation et que la bataille n’est pas très bien engagée, Jules César rappel ses troupes. Toutefois, à cause du lieu géographique, l’ordre n’est pas très bien transmis et beaucoup de romains continuent la bataille. La plupart des gaulois étant revenu face aux romains, ces derniers se font repousser de l’oppidum. Les gaulois poursuivent les romains mais ils sont arrêtés par la Xème légion au niveau du petit camp. Les légions se regroupent alors dans la plaine et de ce fait, Vercingétorix décide d’arrêter le combat et de revenir sur l’oppidum.
Suite à cela et ne voulant pas montrer son échec, César accompagné de ses soldats quitte les lieux en direction du nord. Cela est fait dans le but de faire croire aux gaulois qu’il allait aider son lieutenant Titus Labienus qui menait à ce moment là une campagne plus au nord. A ce moment-là, les Eduens quittent les rangs de César et ce pour toujours.
Maintenant, nous verrons dans le prochain article ce qu’a décidé Vercingétorix lorsqu’il a vu César partir de l’Arverne.
Les conséquences du siège de Gergovie
Ce siège eut pour conséquences de montrer que César n’était pas invincible et qu’un retournement des Gaulois étaient envisageable. Aussi, les romains perdirent leur alliance avec les Eduens. En ce qui concerne les morts lors de la bataille, le nombre parmi les gaulois est inconnu et du côté des romains, il s’élève à plus de 750 (plus de 700 légionnaires et 46 centurions). Finalement, les gaulois étant vainqueur, la Gaule apparaît de moins en moins romaine et un avenir où il n’y aurait plus de romains en Gaule se dessine.
Voilà, c’est maintenant la fin de cet article. J’espère qu’il vous aura plu et je m’excuse d’avance si certains passages sont imprécis ou difficile à comprendre mais j’ai fait de mon mieux afin de vous le retranscrire le plus facilement possible. D’ailleurs, dites moi dans les commentaires si vous avez aimé ce genre d’article et aussi dites moi si vous voudriez que je raconte le déroulement d’autres batailles. Comme je l’ai dit, le prochain article sera à propos d’ « Alésia ». A dans deux semaines !
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Image provenant de https://www.puy-de-dome.fr/culture-sport/archeologie/gergovie.html